Les 5 secrets de l’éducation positive
Question du jour ? 🙂 Quelles sont les 5 clés de « l’éducation positive » que vous retrouverez et qui inspirent de nombreux articles du blog ?
Nous souhaitons tous le meilleur pour nos enfants. Nous espérons que nos enfants soient heureux et s’épanouissent, qu’ils réalisent leurs rêves et atteignent leur potentiel inné. Mais chacun va s’y prendre à sa façon pour atteindre cet objectif.
De nos jours, le modèle d’obéissance à tout prix, de soumission, du rapport de force ne répond plus aux défis lancés par notre société. Les enfants sont davantage écoutés et entendus qu’autrefois. Certains diront trop !
Alors comment mieux accompagner nos enfants ? Comment gérer les crises ? Quel cadre fixer ?
L’éducation positive ? Kesako ?
Nous avons tous entendu parler de la « discipline / parentalité positive », de « l’éducation bienveillante » qui évoluent d’ailleurs vers une « parentalité respectueuse » et une « parentalité consciente ». J’ai l’impression, qu’au final, peu importe le nom donné, tous ces auteurs et experts s’accordent généralement sur une vision similaire de l’éducation, basée sur l’épanouissement personnel de l’enfant. Tirant chacun une ficelle de la communication non violente, de la psychologie positive, et des dernières recherches en neurosciences.
Les grands principes de l’éducation positive
Alors quelle définition pour l’éducation positive ? Je vous propose une liste non exhaustive des grands principes :
- Ni laxiste, ni autoritaire : certains parleront de fermeté respectueuse.
- Elle vise à encourager l’enfant pour libérer son potentiel.
- Elle renie les méthodes punitives et coercitives.
- Elle encourage la communication et la confiance.
- Elle favorise la coopération pour sortir du rapport de force.
- Elle remplace les ordres par la mise en place d’un cadre avec des règles.
- Elle s’appuie sur la psychologie positive et les lois naturelles d’apprentissage de l’enfant.
- Elle pousse à changer de regard sur l’enfant : l’observer pour comprendre ses besoins.
- Elle propose un ensemble d’outils pour accompagner l’enfant dans la gestion de ses émotions.
J’ajoute également une citation tirée du livre de Catherine Gueguen Pour une enfance heureuse, qui selon moi reflète parfaitement les principes de l’éducation positive :
« L’affection est bien sûr indispensable pour l’enfant mais elle est insuffisante. Il a besoin impérativement pour se construire harmonieusement, d’avoir autour de lui des adultes qui lui montrent le chemin, l’encouragent, lui donnent confiance en lui et qui sont capables de présence empathique, chaleureuse et cohérente reflétée non seulement par les mots mais aussi par l’attitude, les gestes, le regard, le ton de la voix. L’adulte est alors un guide, un modèle pour l’enfant. Il sait dire non, donner un cadre mais le fait avec calme, douceur et affection. »
Non aux VEO (Violences éducatives ordinaires)
Claque sur la main, dénigrement, chantage, fessées, humiliations… sont des violences éducatives ordinaires. Ce mot « ordinaire » peut sembler bien étrange. Malheureusement, cela signifie que ces violences sont banalisées et apparaissent comme « normales ». Elle sont utilisées au quotidien par les adultes pour réprimander un enfant, décharger sa propre colère ou encore pour « faire passer » un message. L’éducation positive a pour mission de nous éloigner des VEO et de nous fournir des outils qui prônent le respect et la bienveillance.
« Quand l’enfant grandit entouré de tendresse, de sécurité affective, il développe non seulement une intelligence émotionnelle et sociale, mais cela lui évite aussi des perturbations physiologiques cérébrales et même structurelles qui, lorsqu’elles se sont installées, sont souvent à la base de difficultés affectives et comportementales durant l’enfance, l’adolescence et à l’âge adulte. »
Catherine Gueguen Pour une enfance heureuse
La parentalité positive
Demandons-nous ce qui diffèrent entre la parentalité positive et la parentalité traditionnelle.
Non, non, cela ne signifie pas être positif 24/24 !
Je commencerai par souligner que la parentalité dite positive est une parentalité davantage active qui suppose une véritable prise de conscience pour faire autrement que le modèle connu. Elle ne met pas à l’écart le parent dont le rôle est aussi de prendre soin de lui pour être à même de prendre soin de son enfant. Le plus grand travail démarre par un travail sur soi-même, sur son enfant intérieur, pour déconstruire certains automatismes.
La parentalité positive repose ainsi sur un véritable développement personnel qui impacte tous les domaines de notre vie. En effet, elle change notre façon de communiquer, de gérer les situations du quotidien et notre vision de l’enfant.
Dans une conférence écoutée récemment, Isabelle Filliozat explique que la parentalité positive est une parentalité qui regarde l’enfant dans une perspective de construction. Au lieu de se demander comment réagir face à un comportement de l’enfant, comment le contrôler, comment dire stop aux débordements… Nous allons plus tôt nous concentrer sur de quoi a besoin l’enfant. Ce que nous considérons comme un mauvais comportement de l’enfant, est en fait bien souvent, un besoin non rempli. Le comportement devient alors un message.
Ce choix de parentalité demande encore souvent de se justifier car la parentalité punitive a encore une grande place au sein des familles. C’est un engagement majeur qui implique de nombreux apprentissages. Car oui, la parentalité positive, ça peut s’apprendre. Ceux qui choisissent cette voie vont généralement s’orienter vers de nombreuses lectures sur le développement de l’enfant et les neurosciences. Mais, il ne s’agit pas simplement de répéter une méthode, un schéma, car ça, ça ne marche pas ! Il s’agit d’apprendre et d’acquérir des connaissances, de les mettre en pratique, d’essayer, d’échouer, d’ajuster. Vous retrouverez d’ailleurs une sélection de livres sur le sujet à la fin de l’article.
L’éducation bienveillante
L’éducation bienveillante ou comment changer de regard sur l’enfant et sur la relation parent-enfant. Il s’agit d’une relation parent–enfant égalitaire et non-violente. Dans cette vision, les besoins de l’enfant mais aussi ceux du parent sont respectés. C’est un équilibre difficile à trouver mais fondamental pour une relation harmonieuse et épanouie.
Bien que la notion de bienveillance existe depuis très longtemps, les dernières recherches en neurosciences lui ont donné une validité scientifique appuyant les nombreux bienfaits pour le développement de l’enfant. Et surtout, sur les impacts négatifs des méthodes punitives, violentes et coercitives.
Le modèle traditionnel d’éducation repose généralement sur deux techniques. D’un côté, l’autoritarisme consiste à imposer la volonté de l’adulte (par la force, la punition, le chantage, le fait de crier, etc.). Dans ce schéma, seuls les besoins des parents sont respectés et l’obéissance de l’enfant représente le graal à obtenir. A l’opposé, le laxisme où l’enfant impose sa volonté à l’adulte. Ici, seuls les besoins de l’enfant sont respectés. En tant que parent, on se retrouve souvent et facilement à alterner entre ces deux concepts.
L’éducation positive se place au « milieu » de cette échelle éducative. Avec bienveillance, on favorise l’apprentissage par la compréhension, sans lui imposer un comportement par la force ou la peur. Comme dit précédemment, des outils existent pour viser la coopération de l’enfant et établir une relation de confiance avec l’adulte.
La discipline positive
Bien que fondée sur la psychologie de l’enfant, j’ai le sentiment que ce concept est assez controversé. Peut être car le mot « discipline » est souvent mal défini, peut être parce que certains y voit de la manipulation, peut être parce que d’autres ont lu le livre de Jane Nelsen et ont été choqué de certains passages.
Afin d’éviter de rentrer dans le débat, je vais définir simplement les grands principes de cet autre outil de l’éducation positive :
- Ni punition, ni cri, ni menace, ni chantage, ni récompense.
- Etre ferme et bienveillant en même temps.
- Elle invite l’enfant à croire en son potentiel.
- Elle enseigne des compétences de vie pour le long terme.
Les obstacles que nous pouvons rencontrer :
- Avoir une tendance à surprotéger notre enfant et l’empêcher d’acquérir les compétences par lui même.
- La peur du sentiment de colère qui est mal perçu dans notre société. Pourtant, la colère a sa place dans notre quotidien, à condition qu’elle s’exprime sans violence.
- Confondre égoïsme et non sacrifice : croire que si on ne fait pas tous les sacrifices possibles pour notre enfant, nous sommes égoïstes.
La communication non violente
Avez-vous remarqué que nous avons tendance à parler de façon très différente à nos enfants par rapport à nos communications entre adultes ? Souvent très autoritaire et directif, « fais-ci, fais-ça! » « Dépêche-toi », « ne touche pas à ça », « Finis ton assiette »…
Avec la communication non violente, pilier de l’éducation positive, nous pouvons apprendre à transmettre un message sans agresser notre interlocuteur. Marshall Rosenberg, psychologue américain et souvent décrit comme le père de la CNV, prône l’idée que la manière dont nous nous exprimons est primordiale. Ainsi, cette approche vise à améliorer les relations, dans le respect de chacun.
La communication non violente peut se résumer en 5 points :
- L’intention : dans quel état d’esprit sommes-nous avant d’engager une conversation ? Nous pouvons choisir de nous dire que notre enfant n’a pas de mauvaise intention, que son comportement traduit un besoin, qu’il a trouvé une solution originale… L’intention fait appel aux neurones miroirs et sera bénéfique à l’enfant. Il sentira le ton, l’ouverture, l’approche positive.
- L’observation des faits : sans jugement, relatons les faits. L’enfant ne s’y oppose généralement pas car ce sont des propos neutres, qu’il peut également constater.
- L’expression de nos sentiments : commençons la phrase par « je », car ce sentiment me concerne, c’est le mien, pas celui de l’enfant. Ce n’est ni une agression, ni un jugement.
- L’expression de notre besoin : toutes nos actions et émotions sont liées à nos besoins. Il est important de les exprimer pour éviter tout malentendu et mauvaise interprétation.
- Notre demande : demander est bien différent d’exiger. Elle peut être accepter ou non. Elle encourage dans tous les cas la recherche d’une solution, en coopération avec l’enfant.
Sélection de livres sur l’éducation positive
De nos jours, les livres sur l’éducation positive sont nombreux. Chacun aborde une particularité, certains sont davantage théoriques, d’autres sont plus « cas pratiques » ou encore basés sur des études scientifiques.
Les livres classiques :
- « J’ai tout essayé » d’Isabelle Filiiozat
- « L’enfant » de Maria Montessori
- « Eduquer sans punir » de Thomas Gordon
Les livres tirés d’études scientifiques :
- « Pour une enfance heureuse » de Catherine Gueguen
- « Au cœur des émotions de l’enfant » de Filliozat
- « Le cerveau de votre enfant » de Daniel Siegel
Dans la catégorie « pratique », nous retrouvons :
- « Parler pour que les enfants écoutent » de Faber et Mazlich
- « Cool parents make happy kids » de Charlotte Ducharme
- « La discipline positive » de Jane Nelsen
- « Frères et soeurs sans rivalité » de Faber et Mazlich
- « Les mots sont des fenêtres » de Marshall Rosenberg
Vous ne pourrez que constater qu’il y a un certain effet de répétition entre tous ces outils de l’éducation positive car ils aident tous à établir une relation harmonieuse et de confiance avec notre enfant. Cependant, chacun apporte une « ressource », une aide différente dans l’accompagnement de nos enfants. De ce fait, vous serez plus à l’aise avec certains, moins avec d’autres. Vos choix de parentalité doivent avant tout vous convenir à vous pour être efficaces et bénéfiques sur le long terme.
Pour moi, la pédagogie positive a de réels bénéfices sur le comportement de mon enfant et sur le mien! En effet, elle nous a permis entre autre de prendre beaucoup plus de plaisir en famille, de lâcher prise sur certains sujets, de diminuer le stress et les tensions au quotidien … Bref, ils sont nombreux 🙂 Ce n’est pas facile tous les jours, on ne va pas se mentir ! Mais je peux régulièrement constater les bienfaits avec Little B qui aura bientôt maintenant 6 ans. Et l’apprentissage continue, pour elle, pour moi, main dans la main.
Très intéressant ton approche, je ne connaissais absolument pas le monde Montessori.
L’éducation d’un enfant est complexe. Cependant, nous apprenons chaque jour, c’est vrai que changer les habitudes, instaurez par nos parents est difficile. Pourtant, une éducation positive fait des adultes plus heureux et épanouis dans la vie ! j’aurais aimé découvrir ça plutôt, pour profiter plus de bons moments avec mes filles qui maintenant sont grandes.
Le livre de Jane Nelsen a changé ma vie personnelle avec mon fils mais aussi en classe avec mes élèves. Ce que j’aime, c’est le fait que cela nous aide nous aussi à nous sentir mieux en tant qu’adulte. J’ai tout de suite adhérer au fait que face à une crise de larmes qui peut nous paraître un caprice, reconnaître le ressenti de l’enfant le calme presque instantanément puis on peut lui expliquer qu’il peut « dire » son ressenti autrement. Mon fils est ado à présent et je commence toujours par reconnaître ses ressentis (par exemple qu’il est normal de s’ennuyer avec ses parents ou de s’opposer systématiquement 🙂 , cela calme toute discussion… C’est dingue tout ce que l’on peut obtenir comme résultat juste en changeant nos mots ou nos façons de répondre !
En effet, je trouve que devenir parent c’est un peu comme apprendre un nouveau langage. Cela semble peu naturel au début. Je me rappelle encore réfléchir quelques secondes à chaque fois que je parlais à ma fille après avoir lu « Parler pour que les enfants écoutent… ». Notre façon de parler et de voir les choses évoluent pour devenir notre réaction spontanée. Et c’est impressionnant comme certains mots peuvent tout de suite désamorcer une situation !
En fait, l’éducation positive éduque aussi bien l’enfant que le parent! J’ai appris tellement de chose depuis que mon ainé est né il y a bientôt 6 ans! On se questionne sur nos réactions, nos ressentis, nos exigences et on découvre chaque jour un peu plus nos enfants qui grandissent et se développent!
Oh oui, j’ai tellement appris aussi. Et à chaque âge, c’est différent. La relation évolue, les échanges évoluent. Je trouve cela passionnant personnellement, et très enrichissant. Je me remets en question sans pour autant tomber dans la culpabilité. Les observer grandir est une des plus belles choses de la vie 🙂
Merci, je suis contente d’en avoir appris plus sur ce concept. Finalement, nous avons fait de l’éducation positive avec nos filles sans le savoir 🙂
Malgré les innombrables remarques entendues sur notre « laxisme », nous avons tenu bon et je peux témoigner que cela apporte beaucoup à l’enfant et aux parents. Nos filles n’en sont pas devenues des voyous notoires et sont bien épanouies.
Le regard et le jugement de l’entourage sont en effet parfois pas simples à gérer. Il faut justifier de laisser un enfant s’exprimer ou choisir de temps en temps mais personne ne remet en cause le fait de mettre un enfant au coin pour qu’il se calme tout seul… Le plus important est de suivre son instinct.