une maman et sa fille trouve une solution pour coopérer au lieu de la punition
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Il est encore généralisé par l’opinion publique et bon nombre de spécialistes de l’éducation qu’un enfant qui se comporte mal (selon un adulte) doit en subir les conséquences. Si il n’y a pas de punition, l’enfant devient un petit tyran, un enfant roi. On dit aux parents que le fait de punir les enfants leur servira de leçon, qu’ils seront plus enclins à coopérer ? C’est logique, non ?

Eh bien, non.

Je ne dirai jamais que les punitions ne marchent pas. Très souvent, au début, cela met un terme au comportement inapproprié de l’enfant. Mais quels en sont les résultats à long terme ? Les parents sont souvent aveuglés par le résultat immédiat, sans prendre la peine de ce qu’ils sont en train de construire pour demain…

Et ce qui est sûr, c’est que cela n’encourage absolument pas ton enfant à coopérer, à contribuer et à participer à la vie de famille.

Ce que provoquent les punitions

Les résultats sur le long terme des punitions peuvent se résumer aux 4R suivants :

  • Rancoeur : « c’est pas juste ». « Je ne peux pas faire confiance aux adultes »
  • Revanche : « Bon là, papa a gagné, mais je l’aurai la prochaine fois! »
  • Rébellion : « Je vais faire exprès de faire l’inverse de ce qu’ils me demandent pour qu’ils comprennent qu’ils ne peuvent pas m’obliger ».
  • Retrait ou dissimulation : « la prochaine fois, je ne me ferai pas prendre ».

Ainsi, il est important pour nous adulte de garder à l’esprit l’effet à long terme de nos choix éducatifs et ne pas se faire berner par le résultat immédiat.

J’ose te poser une question : d’où vient cette idée que pour qu’un enfant se comporte mieux et coopère, il faut commencer à le dévaloriser ? »

Non, les enfants ne développent pas de compétences positives, ni de coopération, quand elles sont fondées sur les ressentis d’une punition.

Comme les punitions créent des luttes de pouvoir, les enfants qui sont punis se mettent sur la défensive et accusent tout le monde sauf eux-mêmes. Au fond d’eux cependant, ils se sentent comme de mauvaises personnes, ce qui rend difficile de « faire le bien ».

Tu t’inquiètes de quoi faire la prochaine fois que ton enfant ne t’écoute pas ? Qu’il ne veut pas coopérer ? Continue la lecture de cet article avec des exemples concrets !

Laisse ton enfant résoudre le problème

« Tu ne t’es pas encore brossé les dents et je veux être sûr qu’on a le temps pour une histoire. Que pouvons-nous faire ? »

Comme l’enfant dans l’exemple ci-dessus, il est étonnant de constater à quel point les enfants prennent des responsabilités lorsque nous les leur proposons de manière collaborative. Ils aiment aider et résoudre des énigmes. Les impliquer et les considérer est bien plus bénéfique sur le long terme que la punition.

Et tu verras, que ton enfant va coopérer rapidement aussi 🙂

Trouvez ensemble des solutions gagnant/gagnant

Que j’aime aussi appeler les wins/wins 🙂 Si ton enfant ne propose pas de solution qui te convienne, explique-lui pourquoi et aide-le à en trouver une.

« Tu penses que tu devrais simplement ne pas te brosser les dents ce soir ? Hmm… ça ne marche pas pour moi parce que tes pauvres dents resteraient pleines de germes et qu’elles pourraient avoir de petits trous. Qu’est-ce qu’on pourrait faire d’autre pour que tu te brosses les dents et que ce soit l’heure de l’histoire ? Tu veux mettre ton pyjama, puis te brosser les dents ? »

Une fois que ton enfant est attentif au sujet des solutions gagnant-gagnant, il est beaucoup plus susceptible de réfléchir avec toi pour coopérer et trouver une solution qui fonctionne pour tout le monde.

Invite le à coopérer avec les bons mots

Regarde la différence dans ces approches :

« Va te brosser les dents maintenant. ».

Comme personne n’aime qu’on lui dise ce qu’il doit faire, un ordre direct comme celui-ci suscite souvent une résistance, soit directement, soit sous la forme d’un blocage.

« Tu peux aller te brosser les dents maintenant ? »

Ne formule pas ta demande sous la forme d’une question à laquelle il faut répondre par oui ou par non, sauf si tu es prête à accepter un non comme réponse.

« Veux-tu te brosser les dents maintenant, ou après avoir mis ton pyjama ? »

Cette stratégie fonctionne souvent car tu accordes à ton enfant le respect de lui donner un certain contrôle, tout en conservant la responsabilité de prendre les décisions dont tu as besoin en tant que parent. Ne propose que des options avec lesquelles tu es Ok bien sûr.

« Tu peux te brosser les dents maintenant. »

Cela ressemble presque à un privilège, n’est-ce pas ? C’est un ordre, mais un ordre respectueux et apaisant. Cela fonctionne particulièrement bien avec les enfants qui sont sur-stimulés à l’heure du coucher et qui sont dépassés par les choix.

Demande à ce que l’on recommence

« Oups. Je t’ai dit de te brosser les dents, tu m’as ignoré et j’ai commencé à crier. Je suis désolée. Ce n’est pas comme ça qu’on se comporte avec les gens qu’on aime. On va essayer de recommencer. »

C’est une excellente façon d’interrompre les choses lorsque tu vois que tu es sur la pente glissante. Mets toi au niveau de ton enfant et établis une connexion chaleureuse. Regarde-le dans les yeux. Mets tes mains sur ses épaules.

« Ok, essayons encore une fois, mon chéri. C’est l’heure du brossage des dents ! Comment pouvons-nous travailler en équipe pour éliminer les microbes de tes dents ? »

Les enfants adorent la notion de travail d’équipe. Vous vous encouragez tous les deux, vous avez le même objectif et c’est c’est super agréable pour ton enfant.

Une dose de prévention vaut mieux qu’une tonne de remèdes

  • Avant les transitions, préviens suffisamment à l’avance ET passe quelques minutes proche de ton enfant. Reste en lien avec lui.
  • Pense à ce qui déclenche habituellement des problèmes et prends des mesures préventives.
  • Évite les luttes de pouvoir en général, afin qu’il soit plus enclin à coopérer lorsque tu en as vraiment besoin.

Lorsque ton enfant te défie, concentre-toi sur la relation, plutôt que sur la discipline

Une bonne relation, c’est ton fondement. Un enfant qui est impoli est soit très contrarié, soit il exprime son besoin d’une meilleure connexion avec toi. Dans les deux cas, les « punitions » ne feront qu’empirer la situation. Je ne te suggère pas de tolérer l’impolitesse, mais simplement de la considérer comme un signal d’alarme pour réparer la relation.

Un gros câlin ou des chatouilles peuvent souvent être le déclencheur pour que ton enfant coopère.

Assure-toi que tes attentes sont adaptées à son âge

Un petit d’un an a besoin d’une maison sécurisée pour les bébés, pas d’apprendre par une tape sur la main ou une menace qu’il ne peut pas toucher à la télévision.

Un enfant de quatre ans a besoin de ton aide pour s’habituer à l’heure du coucher, et non pour perdre le temps de lecture avec toi lorsqu’il est distrait et traîne les pieds.

Un enfant de dix ans a besoin de ton aide pour faire de la routine des devoirs une habitude qui lui convient, et non pour perdre ses privilèges de télévision. (Bien que le temps d’écran pendant la semaine puisse rendre plus difficile pour les enfants de donner le meilleur d’eux-mêmes dans les études, le temps familial et la poursuite d’autres intérêts. Mais je recommanderais « le temps d’écran seulement le week-end » comme un choix de style de vie, pas une punition).

Connecte-toi émotionnellement à toi enfant

En général, lorsque les enfants nous défient, ils demandent de l’aide pour gérer leurs émotions. Tu sauras que cela se produit lorsque ton enfant semble malheureux et te rend malheureux, lorsque tout ce que tu essaies ne fonctionne pas. Dans ces moments-là, ton enfant te montre qu’il a de grands sentiments à exprimer et qu’il a besoin de ton aide. Il peut être en colère, avoir peur ou être triste. Il a peut-être simplement besoin de pleurer.

Donc, si tu fixes une limite et que ton enfant te défie, oublie les punitions et les conséquences. C’est un signal d’alarme qui indique qu’il a besoin de ton aide. Communique avec lui, réaffirme ta limite, et écoute sa frustration. Lorsque ton enfant aura eu l’occasion de te montrer tous les sentiments qu’il a refoulés, il sera davantage coopératif.

Engage le cerveau pensant en créant la sécurité

Lorsque l’être humain est bouleversé, son cerveau ne fonctionne pas aussi bien car le principe des 3 F : Fight, freeze, flight ou « se battre, se figer, s’enfuir » prend le dessus et la réflexion s’arrête.

Ainsi, chaque fois que les émotions sont exacerbées, commence par calmer tes propres émotions afin de te mettre en sécurité. Respire profondément et rappelle toi qu’il ne s’agit pas d’une urgence. Puis connecte-toi chaleureusement avec ton enfant pour qu’il se sente à nouveau en sécurité. Cela lui permet de sortir de l’état de combat ou de fuite et de réfléchir à nouveau. Enfin, invite son cerveau à s’engager en l’aidant à comprendre ce qui se passe :

« Tu es si bouleversé. Tu t’amusais tellement à jouer avec papa. Puis il t’a dit d’aller te brosser les dents. Tu étais en colère, n’est-ce pas ? …… Puis papa a dit « Pas d’histoire ce soir ». N’est-ce pas ? …. Maintenant, tu es triste et en colère. …. Je suis juste là. Tu es en sécurité. Je t’aime. Papa t’aime. Papa était aussi bouleversé, mais maintenant il est là pour te serrer dans ses bras. … Trouvons un moyen de passer une bonne soirée et de nous sentir bien quand nous te borderons dans ton lit. Peut-être avons-nous tous besoin d’un câlin et d’un Do-over ? »

Cela permet de développer l’intelligence émotionnelle de ton enfant (et de ton partenaire:)).

Utilise les conséquences naturelles (avec parcimonie)

Je ne suggère pas que tu remues ciel et terre pour protéger ton enfant du résultat naturel de ses choix. Nous avons tous besoin d’apprendre des leçons, et si ton enfant peut le faire sans trop de dommages, la vie est un excellent professeur. Autrement dit, tu ne le laisseras pas subir une commotion cérébrale pour lui apprendre à porter son casque de vélo.

Mais si son linge n’est pas lavé car il n’est pas dans le panier de linge sale… ben il attendra la prochaine lessive !

Source : Aha ! Parenting

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4 commentaires

  1. Merci pour cet article, ce ne sont pas les méthodes qui manquent mais quand on est dans le stress de la fin de journée, il est parfois difficile de s’en souvenir… Chez nous, les phrases qui commencent par « J’ai vraiment besoin que tu … », « Cela m’aiderait beaucoup que tu … » « Cela me ferait très plaisir que tu … » fonctionnent en général très bien, car comme tu le dis si bien, les enfants aiment que nous les rendions responsables et surtout ils adorent nous faire plaisir! Si l’action effectuée est suivie d’un  » génial, merci champion! » il y a encore plus de chances que cela fonctionne la fois suivante!

  2. Merci pour cet article qu’il serait bon de relire quand notre patience vient à bout! Surtout le soir…ils trainent, on aimerait qu’ils ne se couchent pas trop tard, mais il faut prendre le temps et l’énergie pour se mettre à leur hauteur et les faire aller dans le bon sens en douceur…sinon, c’est la crise assurée!

  3. lili3194 dit :

    Super ! Plein de conseils à mettre en pratique dès … maintenant ! Décidemment, tout est affaire de communication
    On s’évertue à se former aux bons mots, au bon ton, à la bonne attitude au travail, entre adultes et on oublie souvent d’être encore plus vigilant quand on le fait avec nos enfants. Merci ! J’ai fait suivre 🙂

  4. Excellent ! merci pour ces tips ! j’en ai plusieurs à la maison… et c’est parfois difficile de rester calme 😀

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