Témoignage
Quand je suis devenue maman solo et « alternée », j’aurais aimé pouvoir échanger et m’appuyer sur du vécu, des partages d’expérience, des psychologues pour me réconforter dans ce choix de garde alternée et de gestion de ce yoyo des sentiments.
Dans notre situation personnelle, le consensus a rapidement été la garde alternée à 50%. Pourtant, j’avais certains doutes car Little B était toute petite. Et je me disais au fond de moi, qu’un tout petit ne devrait pas avoir à changer de maison et d’environnement constamment, qu’il a besoin de stabilité.
D’autre part, je ne souhaitais pas aller au conflit avec le papa. Il prenait et prend toujours son rôle très à coeur et pour qui il était inconcevable de ne pas avoir sa fille 50% du temps.
Oserais-je dire aujourd’hui que nous avons cédé à notre désir égoïste d’avoir chacun notre fille à temps égal ? Peut-être.
Enfin, est-ce que je referais ce choix ? Peut-être pas au tout début, elle n’avait qu’un an, et pas de façon aussi peu progressive.
Culpabilité, vide, manque, solitude… puis temps pour soi.
Nous avons toujours fait de notre mieux pour gérer cette garde alternée et pour le bien-être de Little B. En concertation, nous avons adapté le planning plusieurs fois, en fonction de son âge et du ressenti que nous percevions. Pour en savoir davantage sur les recommandations d’expert, je vous oriente vers cet article : Un planning de garde adapté à l’âge de l’enfant.
Cependant, quand je lis « La résidence alternée devrait être proscrite chez les enfants de 0 à 3 ans, et parfois même 4 ans, estime le Dr Bernard Golse », la culpabilité est à son paroxysme et je trouve là peut être quelques explications aux difficultés rencontrées et encore actuelles dans ma relation maman-fille. Vous savez, la figure d’attachement, le sentiment de sécurité, le besoin de repères…
50% de moins :
- Une moitié de temps, une moitié d’anecdotes, une moitié de souvenirs, une moitié de vie à reconstruire.
- Des premières fois manquées.
- La garde alternée à 50% c’est voir son enfant 1 semaine sur 2, soit 6 mois par an. Grosse crise de larmes !
- La garde alternée c’est dire au revoir trop souvent, et surtout avec le sourire pour que l’enfant le vive « bien ».
- La garde alternée c’est ne pas pouvoir tout contrôler et ne pas être au courant de tout
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Et puis nait un sentiment de liberté
Le jour de transition, quand Little B retrouve son papa, a longtemps été tristounet. Ses affaires sont là, partout, visibles, pour me rappeler qu’elle n’est pas là.
Petit à petit, je me suis habituée au vide. Je dirai qu’aujourd’hui la solitude ne m’angoisse plus. Certes, je passe encore parfois des journées prostrée dans le canapé à attendre les retrouvailles, mais j’ai aussi appris à mettre à profit ce temps libre.
Ainsi, j’ai commencé à planifier mes journées de maman solo, à (re)découvrir le temps pour soi. Vous savez celui que les parents temps plein vous font remarquer. Le « toi, ça va, tu as du temps, tu n’as ta fille que 50% du temps », ou le « tu as ta soirée, trop de la chance ».
C’est vrai, mais la garde alternée veut aussi dire avoir parfois trop de soirées seule, des soirées où je ne rêverais que d’être avec Little B. Ces soirées qui se sont transformées pendant longtemps en soirée je bosse, ça fait passer le temps et j’oublie.
Aujourd’hui, je sais savourer ce temps pour souffler, pour me concentrer sur des projets plus lointains, et aussi pour rattraper tout ce que je n’ai pas fait quand Little B est à la maison. Rappelez vous, on ne veut QUE du temps de qualité, donc dédié à 200% à l’enfant.
Et l’heure du retour sonne
Yeah !!! Joie, angoisse, changement de rythme.
Oh oui ! Je suis toujours de bonne humeur les jours où je retrouve Little B. Non, non, cette joie ne s’estompe absolument pas avec le temps.
Toutefois parfois mêlée de petites angoisses, surtout lorsqu’elle était plus petite, car j’appréhendais son comportement. « Va t-elle être contente de me retrouver ? »
Et puis, souvent ces fameuses première 24h où l’enfant décharge et où les crises et les pleurs sont fréquents et intenses. Tiens une petite claque de culpabilité pour te montrer que quand même changer de maison tout le temps c’est pas facile.
Un équilibre à trouver dans cette ambivalence
Jamais l’alternance ne sera facile à dompter. Aujourd’hui et depuis un certain temps, la situation est apaisée et la garde alternée est stable. Pourtant subsiste le yoyo des sentiments. Mais ma priorité est souvent de m’assurer que Little B (et moi) avons rechargé nos batteries affectives ensemble pour affronter la semaine suivante.
Un équilibre à trouver entre les semaines avec Little B et les semaines sans Little B.
Les semaines monoparentales hyperactives et les semaines solo.
Les semaines où je la supplie de m’accorder 5 minutes seule et les semaines où des dizaines d’heures de solitude défilent doucement.
Les semaines où les courses sont faites en avance et les semaines où le frigo est vide.
Les semaines où je me couche à 23h et les semaines où je sors.
Les semaines où j’insiste sur la routine du soir et les semaines où mon repas sera un verre de vin dans mon salon trop calme.
Avec le temps, on apprend à apprécier les moments ensemble autant que les moments chacune de son côté.
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Parfois, la garde alternée se passe mal entre les parents. De nombreuses conditions et efforts doivent être mis en place. Je vous partagerai un article sur ce sujet prochainement. Dans notre cas, je peux dire que je suis fière du chemin parcouru, tous ensemble, pour l’épanouissement de chacun et surtout de Little B.
Voilà, ce premier post me tient très à coeur, à la fois personnel et révélant les sujets sous-jacents qui seront abordés ici. Construire une relation respectueuse et de confiance avec son enfant. Accompagner son enfant vers l’autonomie et l’encourager dans ses apprentissages. Avec des petites touches de maman solo, garde alternée, future famille recomposée… Et je vous promets on en fera pas que pleurer !
Merci.
Bonjour
Je suis un papa solo en garde alternée 50/50. Mais je me reconnais dans vos paroles.
Séparé depuis 4 ans tout a été fait pour que cette séparation se passe au mieux pour notre fils qui a 10 ans aujourd’hui. Les relations se passent bien avec la maman qui a refait sa vie.
Mais depuis 4 ans j’ai toujours ce sentiment de tristesse qui m’envahit quand je dois laisser mon fils à sa maman :
50% de mon temps heureux quand je suis avec lui. Comme vous, toujours de bonne humeur le jour des retrouvailles.
50% de mon temps triste quand je suis solo.
Ça fait presque 6 mois par an où je me sens triste.
J’essaye de travailler sur moi pour changer ces 50% de morosité mais c’est compliqué.
On a passé 15 jours de vacances à deux extraordinaires. Je l’ai laissé à sa maman hier. Aujourd’hui c’est la déprime
Bon courage à vous Delphine. Tenez bon! Vos filles ont besoin de vous.
Bonjour Je suis actuellement en grande souffrance face à cette situation et pourtant mes filles sont ados. Je pense que mes filles en souffrent aussi . Elles ont besoin de voir autant leur papa et leur maman , ce que je respecte profondément. Mais j’observe que pour mettre en place des règles éducatives, être au courant de ce qui se passe dans leur vie quand elles sont chez leur père, assurer un suivi scolaire médical sont des actes compliquées. J’ai l’impression de gérer 2 semaines en une avec beaucoup de difficultés à mettre de la régularité. Leur père est un gentil papa aimant mais qui ne sait pas gérer ce qui doit être fait. Suite à un dernier événement, la belle mère a donné un médicament à ma grande sans m’en avertir ni me demander mon avis. Elle a rompu une forme de contrat moral et cela m’a mise dans une colère furieuse réveillant toutes mes blessures de maman. Depuis le dialogue est rompu avec le papa qui la défend. Je ne supporte plus les décharges émotionnelles du retour à la maison . Bref je suis au bord de craquer . Je suis passée par un cancer du sein, je suis profondément triste d’être maman à mi temps, sans soutien ni compréhension de cette difficulté. Difficile de trouver des relais. Je ne sais plus comment faire
Qu Avez vous fait au final ?
Merci pour votre blog, le partage de votre expérience ! Je suis maman solo en garde alternée et malgré le temps qui passe (3 ans de séparation) c’est difficile et même de plus en plus difficile. Je suis passé de maman H24 7jours/7 à la garde alternée a la semaine. En effet il y a des moments qui sont appréciable ou je peux me retrouver. Mais je me sent le plus souvent triste. J’ai beaucoup de mal à le dire à mon entourage. Au travail j’entends les autres parents parler de leur quotidien et je me sent en décalage. Tantôt maman solo. Tantôt juste solo. C’est difficile de parler de mon quotidien avec ceux qui ne le vive pas.
Alors vos mots résonne de façon juste pour moi aujourd’hui. Merci
Oui, en effet, nous ne vivons pas dans le même rythme que les familles nucléaires. Mais il n’y a pas de mieux ou de moins bien. Je vous souhaite de trouver des personnes qui seront à l’écoute, sans jugement. C’est très important de pouvoir libérer ses émotions de temps en temps et de ne pas se renfermer sur soi-même.
J’ai pleurer tout le long car j’aurais pu éviter chaque phrase c’est fou ….
Tout est dit
Bonjour, ici aussi…trop de cris de la part du papa, un papa soupe au lait, un compagnon qui ne supporte pas la question, la remarque,… Bref, un être qui aurait dû continuer sa vie seul. Quitter pour quitter toutes ces sautes d’humeur, ses colères pour un rien, sa non capacité à communiquer sereinement…mais quitter exige de séparer notre enfant d’un et de l’autre… Alors que faire ? Subir? Ou dechirer le coeur de ma merveilleuse ? En pleine évolution 22 mois
Ça doit être terrible, mon fils a 2 ans et demi et je ne peux pas asser une journée sans le voir. Ça se passe mal entre son père et moi mais je préfère subir que de risquer de ne plus voir mon fils plusieurs jours par semaines où même une autre fréquence 😞
La garde alternée est loin d’être simple pour les parents et pour les enfants. Pourtant, comment faire autrement quand le papa et la maman sont impliqués à part égales dans la vie de leur enfant? C’est une situation qui demande beaucoup de courage alors…bravo!
Merci ☺️ . Le principal est d’aller de l’avant et de profiter de chaque jour qui nous est offert avec nos enfants.