maria montessori portrait
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Le terme « montessori » a fait sa place dans le monde éducatif d’aujourd’hui. Pourtant, peu de gens connaissent le parcours de celle qui élaborera cette pédagogie. Maria Tecla Artemesia Montessori était à la fois une femme très en avance sur son temps et, d’une certaine manière, une véritable incarnation de son époque : le Siècle des Découvertes. Nouvelles découvertes étonnantes et profonds changements politico-sociaux promettaient l’avènement d’une nouvelle ère de l’humanité et d’une véritable ère de compréhension.

Enfance et famille

Née en 1870 à Chiaravalle, en Italie, la vie de Maria Montessori reflète ces changements. A l’âge de 12 ans, sa famille déménage pour la capitale. Ses parents, Alessandro et Renilde Montessori, accordent beaucoup d’importance à l’éducation. Ils aspirent à ce que Maria poursuivre une carrière d’enseignante, un des seuls métiers accessibles aux femmes à l’époque. De son côté, après des études d’ingénieur, Maria ne souhaite qu’un chose, devenir médecin.

Malgré l’opposition de son père mais avec le soutien de sa mère, elle obtient son diplôme de docteur en médecine à l’université de Rome en 1896, à l’âge de 26 ans. Maria Montessori est alors l’une des premières femmes médecins d’Italie.

Défiant les conventions et les attentes pour réussir, elle se fraye un chemin dans ce domaine dominé par les hommes. Maria Montessori montre dès le début un dévouement et une persévérance considérables.

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Scientifique et militante des droits de l’homme

Pour comprendre l’œuvre de Maria Montessori, il faut toujours garder à l’esprit qu’elle était avant tout une scientifique. Et en tant que scientifique, elle n’a jamais vraiment cessé d’être une étudiante. Après avoir obtenu son diplôme, elle poursuit des études en biologie, en philosophie et en psychologie. Tout au long de sa vie, son sens de l’observation, et l’analyse intelligente de ce qu’elle a observé, lui ont permis de faire des découvertes étonnantes.

Il est, à mon avis, tout aussi important de considérer l’identité de Maria Montessori en tant que militante des droits de l’homme. Travaillant inlassablement à la promotion de la justice sociale et principalement des droits des femmes et des enfants, elle défend les efforts de paix.

En 1896, l’année même de l’obtention de son diplôme universitaire, elle est invitée comme l’un des orateurs au Congrès international des droits de la femme à Berlin. Considérée comme une oratrice éloquente, elle continuera à s’adresser à divers publics distingués tout au long de sa vie. En outre, elle déclarera dans ses derniers écrits qu’elle considérait l’éducation comme une voie vers la réforme sociale, apportant le progrès, la paix et peut-être même une « forme supérieure de civilisation ».

Ses premiers travaux – 1896 à 1906

Peu après l’obtention de son diplôme, Maria Montessori commence à travailler auprès d’enfants présentant des retards ou des déficiences de développement, à la clinique psychiatrique de l’Université de Rome. Dans le cadre de ses fonctions, elle rend visite aux enfants internés dans des asiles.  Peu à peu, elle est convaincue que ces enfants déficients pourraient bénéficier d’une éducation différente. Leurs difficultés d’apprentissage ne sont pas uniquement dues à une raison médicale.

À la même époque, Maria Montessori étudie les travaux de Jean Marc Itard et d’Édouard Segouin. Ces deux médecins français du début et du milieu du XIXe siècle travaillent avec des enfants souffrant de déficiences physiques et mentales. Maria Montessori les respecte beaucoup, et développe de nombreux aspects de leur travail.

Ses succès la conduisent à la tête de l’école d’Etat d’ortophrénie, destinée à « corriger » l’éducation des élèves ayant des besoins particuliers. Maria Montessori aborde la tâche de manière scientifique, en observant attentivement, en expérimentant, en préparant de nouveaux matériels afin de déterminer les méthodes d’enseignement les plus efficaces. Elle constate que de nombreux enfants font des progrès inattendus, et le programme est un succès. Cette conviction l’a conduit ensuite à consacrer son énergie au domaine de l’éducation pour le reste de sa vie.


La naissance de la méthode Montessori

Au fur et à mesure que son travail progresse, Maria Montessori est de plus en plus convaincue que ses méthodes peuvent également être appliquées dans les écoles publiques. La question était alors de trouver une classe d’enfants avec laquelle travailler pour le prouver.

En 1907, on lui demande de diriger une garderie dans le quartier pauvre de San Lorenzo, en Italie.  Montessori accepte, voyant là l’occasion de commencer son travail avec des enfants ordinaires.  Sa mission : s’occuper de soixante enfants âgés de 3 à 7 ans. Ces enfants étaient généralement livrés à eux-mêmes pendant que leurs parents travaillaient. Ce centre est alors devenu la première « Casa dei Bambini », mieux connu en France comme la « Maison des enfants ».

En s’appuyant sur l’expérience acquise dans le cadre de son travail pécédent, Maria Montessori conçoit de nouveaux matériels. Ces matériels d’apprentissage associés à un environnement de classe adapté ont pour objectif de stimuler le désir naturel des enfants d’apprendre. Au début, les enfants étaient indisciplinés. Mais ils montrent rapidement un grand intérêt pour les puzzles, la préparation des repas et la manipulation du matériel pédagogique. Elle observe la façon dont les enfants absorbent les connaissances de leur environnement, s’instruisant essentiellement eux-mêmes.

ecole montessori


Vers une renommée internationale

À la surprise de beaucoup, les enfants participant aux programmes de Maria Montessori s’épanouissent, faisant preuve de concentration, d’attention et d’autodiscipline spontanée. La « méthode Montessori » commence à attirer l’attention d’éminents éducateurs, journalistes et personnalités publiques. Le premier cours de formation d’enseignants dans ce qui est devenu la « méthode Montessori » s’ouvre en 1909, et plusieurs autres suivent presque immédiatement. En 1910, on trouvent des écoles Montessori dans toute l’Europe occidentale et la première aux États-Unis en 1911.

Ces Casas étaient véritablement des laboratoires d’observation, Maria Montessori recherchant, adaptant, mettant en œuvre et améliorant les idées au fil des mois. Les écrits de cette période sont devenus La découverte de l’enfant, l’un de ses livres les plus connus.


Les années de voyage

Une grande partie des deux décennies suivantes de sa vie est consacrée aux voyages et à la diffusion de sa méthode et de sa philosophie dans le monde entier. Elle est souvent accompagnée de son fils Mario comme traducteur, collaborateur et assistant. Elle reçoit un accueil enthousiaste aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Espagne. Au cours de ses voyages, elle rencontre des personnes telles qu’Alexander Graham Bell, le Mahatma Gandhi, Sigmund et Anna Freud.

Pendant ce temps, la méthode Montessori en Italie fait face à des attentions plutôt malvenues de la part de Benito Mussolini. Celui-ci exige que Maria Montessori adopte et diffuse les idéaux du fascisme dans ses écoles ce qu’elle refuse catégoriquement. Ce refus entraîne la fermeture forcée de toutes les écoles Montessori du pays.

L’Inde et les dernières années

La réalité politique tumultueuse du début du vingtième siècle a, à plusieurs reprises, une influence considérable sur la diffusion de la méthode Montessori. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Maria Montessori part pour un voyage de six semaines en Inde. Elle y restera six ans, bloquée dans un pays contrôlé par les Alliés. Peut-être était-ce providentiel, car cela la protégeait de l’Europe déchirée par la guerre.

Après son retour en Europe, elle continue à voyager, à donner des conférences et à enseigner. Maria Montessori fonde en 1929 l’AMI, l’Association Montessori Internationale. Elle développe les formations d’Assistants de l’enfance (pour les enfants de la naissance à l’âge de trois ans) et d’Élémentaire. Son ouvrage définitif sur le premier plan du développement humain, l’Esprit absorbant voit le jour.

A l’âge de 82 ans, elle s’éteint en Hollande. Son fils Mario et sa petite fille Renilde participeront grandement à la diffusion et au développement de son oeuvre par la suite. Parmi les nombreuses distinctions qu’elle a reçues au cours de sa vie, nous pouvons citer ses trois nominations pour le prix Nobel de la paix.

Le plus simple est peut-être de résumer l’œuvre de sa vie en citant l’inscription sur sa tombe :
« Je supplie les enfants chéris et tout puissants de s’unir à moi pour la construction de la paix dans l’Homme et dans le Monde. »

Pour retrouver la bibliographie complète de Maria Montessori, je vous conseille le site de l’AMI.

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Un commentaire

  1. Merci pour ce résumé très complet. Un sacré personnage dont la vie ne peut laisser indifférent !

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