une maman en colère dis tu m'énerves à sa fille en pleurs
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Imaginez la scène : vous rentrez du travail, fatigué, les bras chargés de courses. Votre petit dernier court vers vous, renverse son verre de jus sur le tapis tout juste nettoyé, et là… ça sort tout seul : « Tu m’énerves ! »

On a tous vécu ce moment, pas vrai ?

Cette phrase qui jaillit quand la patience atteint ses limites, quand notre colère monte. Sur le coup, ça soulage. Mais avez-vous déjà pensé à l’impact de ces trois petits mots sur votre enfant ?

Parlons-en, entre parents. Sans jugement, juste avec l’envie de faire mieux pour nos petits bouts.

Dans cet article, je décortique ce fameux « Tu m’énerves ». Pourquoi il nous échappe si facilement ? Quelles traces ça laisse chez nos enfants ? Et surtout, comment faire autrement quand on est à deux doigts de craquer ?

« Tu m’énerves » : pourquoi on ferait mieux de s’en passer

Lorsque nous disons « Tu m’énerves » à notre enfant, nous pensons simplement exprimer notre frustration. Mais en réalité, cette phrase en dit long sur notre façon de gérer nos émotions et celles de notre enfant.

En utilisant ces mots, nous rejetons la responsabilité de notre énervement sur notre enfant, comme si c’était lui le coupable de notre état émotionnel. Et vous allez me dire… Ben oui ! Évidemment !

Spoiler alerte : En réalité, personne n’est responsable de notre colère ou de tout autre émotion, si ce n’est nous-mêmes. Nos émotions sont le reflet d’un besoin non satisfait.

Voici les principaux impacts négatifs du « Tu m’énerves » :

  1. Le grand transfert de responsabilité. Quand on dit « Tu m’énerves », on fait comme si notre enfant était aux commandes de nos émotions. Spoiler alert : ce n’est pas le cas ! C’est un peu comme si on lui refilait un sac trop lourd à porter. Résultat ? Un enfant qui se sent coupable pour quelque chose qu’il ne contrôle pas vraiment.
  2. La culpabilité, cette vieille copine. Imaginez qu’on vous dise constamment que vous êtes responsable de la mauvaise humeur de quelqu’un. Pas très agréable, hein ? C’est pourtant ce qu’on fait subir à nos enfants avec ce « Tu m’énerves ». On leur colle une étiquette de « fauteur de troubles » qui peut sérieusement entamer leur confiance en eux.
  3. Le modèle du « faites ce que je dis, pas ce que je fais ». On passe notre temps à dire à nos enfants de bien communiquer, de ne pas crier, de ne pas accuser les autres. Et puis boum, un « Tu m’énerves » qui vole et on devient le parfait contre-exemple de ce qu’on essaie de leur enseigner. Pas très cohérent, vous ne trouvez pas ?
  4. Confusion émotionnelle : L’enfant peut avoir du mal à comprendre que nos émotions nous appartiennent et qu’il n’en est pas la cause directe.
  5. La fausse solution express. Lâcher un « Tu m’énerves », ça soulage sur le moment. Mais c’est un peu comme mettre un pansement sur une jambe cassée. Ça ne résout rien et ça peut même aggraver la situation en créant de la distance entre nous et notre enfant.
  6. Détérioration de la relation : À force d’entendre « Tu m’énerves », nos enfants peuvent finir par penser qu’ils sont un problème plutôt qu’une personne avec des besoins et des émotions. C’est le début d’une relation basée sur la peur de déranger plutôt que sur la confiance et l’amour.

Même en sachant tout ça, pourquoi on continue à le dire ?

Souvent, c’est parce qu’on est à bout, fatigué, ou qu’on ne sait pas comment exprimer autrement notre frustration. On cherche une soupape, et ces mots sortent tous seuls.

C’est une façon de décharger notre frustration sur l’enfant plutôt que de prendre le temps de comprendre et de gérer nos propres émotions. Prendre la responsabilité de nos émotions, c’est vers un énorme pas pour développer notre intelligence émotionnelle et celle de nos enfants.

Dans la partie suivante, on va explorer ensemble des alternatives qui nous permettront de dire « Au revoir » au « Tu m’énerves » et « Bonjour » à une communication plus positive avec nos enfants.

Des alternatives positives à « Tu m’énerves »

Maintenant qu’on a compris pourquoi le « Tu m’énerves » n’est pas notre meilleur allié, passons aux solutions. Comment réagir quand on est à deux doigts de craquer ? Voici quelques alternatives inspirées de la communication non violente, mais surtout adaptées à la vraie vie de parent. Promis, pas de phrases toutes faites impossibles à placer quand on a un enfant qui hurle et un plat sur le feu !

Le « Je » magique : prendre ses responsabilités sans drama.

Au lieu de : « Tu m’énerves avec ton bruit ! » Essayez : « Je me sens vraiment fatiguée et j’ai du mal à me concentrer avec tout ce bruit. »

Pourquoi ça marche : Vous exprimez votre ressenti sans accuser. Votre enfant comprend que le problème n’est pas lui, mais la situation.

Décrivez la situation, ne jugez pas : les faits, rien que les faits.

Au lieu de : « Tu m’énerves, tu ne ranges jamais rien ! » Tentez : « Je vois des jouets partout dans le salon. Ça me stresse quand c’est en désordre. »

L’astuce : Vous décrivez ce que vous voyez sans porter de jugement. Ça ouvre la porte à une solution plutôt qu’à un conflit.

Exprimez vos besoins : soyez clair sur vos attentes.

Au lieu de : « Tu m’énerves à toujours traîner ! » Optez pour : « J’ai besoin de calme pendant 30 minutes pour finir mon travail. Comment peut-on faire ? »

Le plus : Vous impliquez votre enfant dans la recherche de solution. Il se sent considéré et non accusé.

Proposez une action concrète : passez du problème à la solution.

Au lieu de : « Tu m’énerves avec tes devoirs ! » Essayez : « Et si on se donnait 20 minutes pour avancer sur tes maths ? Je peux t’aider si tu veux. »

Pourquoi c’est top : Vous transformez un moment de tension en opportunité de coopération.

Reconnaissez les émotions de votre enfant : l’empathie, votre super-pouvoir.

Au lieu de : « Tu m’énerves à pleurer pour rien ! » Dites plutôt : « Je vois que tu es triste/en colère. C’est normal de ressentir ça. Tu veux m’en parler ? »

Le secret : Vous montrez à votre enfant que ses émotions sont valides, même si son comportement pose problème.

Le temps de retrait parental.

Quand vous sentez que ça va déraper, quand vous êtes à bout : « J’ai besoin de 5 minutes pour me calmer. Je reviens vite et on en reparle. »

L’avantage : Vous montrez à votre enfant comment gérer ses émotions fortes de manière saine.

En utilisant ces alternatives, nous créons un espace de dialogue où l’enfant se sent écouté et respecté, même lorsque son comportement nous frustre. Cela renforce la relation parent-enfant et aide l’enfant à développer sa propre intelligence émotionnelle.

Petit mot de la fin

Conseils bonus pour mettre tout ça en pratique :

  • Commencez petit : choisissez une situation récurrente et entraînez-vous à réagir différemment.
  • Soyez indulgent avec vous-même : Rome ne s’est pas construite en un jour, votre nouvelle façon de communiquer non plus !
  • Célébrez vos victoires : chaque fois que vous réussissez à ne pas dire « Tu m’énerves », c’est une victoire. Félicitez-vous !

Remplacer « Tu m’énerves » par des expressions plus positives demande de la pratique et de la patience envers nous-mêmes. Nous n’arriverons pas à supprimer nos habitudes de langage du jour au lendemain, et c’est normal. L’important est de prendre conscience de l’impact de nos mots et de faire de notre mieux pour communiquer avec respect, même dans les moments difficiles.

En agissant ainsi, nous offrons à nos enfants un modèle de communication saine et respectueuse qui les aidera tout au long de leur vie. Et surtout, nous aurons moins à subir leurs escalades et leur façons de nous parler qui peuvent tant nous déplaire. Mais demandons-nous, qui leur parle comme ça pour qu’il me parle comme ça ?

N’oublions pas : nos enfants apprennent plus de ce que nous faisons que de ce que nous disons. Alors, montrons-leur comment exprimer la frustration et la colère en gardant la responsabilité de ses émotions !

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