Tu connais ce moment de calme et de tranquillité quand les enfants dorment enfin. Mais juste au moment où tu pousses un soupir de soulagement, tu entends une petite voix qui appelle : « Maman ! Papa ! J’ai peur ! » Oui, nous connaissons toutes les peurs enfantines qui nous semblent bien exagérées parfois.
Ce n’est pas nouveau ! Il y a 1 an, tu as vérifié s’il y avait des monstres sous le lit. Il y a quelques mois, des vélociraptors dans le placard ou des extraterrestres à la fenêtre. Et la semaine dernière, un énorme clown effrayant qui rendrait soit-disant visite à ton enfant la nuit.
Même tes meilleures compétences de détective n’ont jamais révélé plus qu’un peu de poussière et une chaussette perdue. Pourtant, ton petit reste sceptique.
Parce que… et si ?
Les peurs enfantines ne se limitent pas à la nuit, bien sûr. Beaucoup d’enfants ont peur de tout, des piscines (et si il y avait un requin dans le grand bassin ?!) aux orages (et si la foudre me touchait ?!) en passant par les araignées (qui pourrait les blâmer ?).
Certaines peurs peuvent être plus légitimes que d’autres, mais toutes sont très réelles pour ton enfant, qu’il ait deux ans ou douze ans.
Si quelque chose d’imaginaire terrifie tes enfants, voici cinq stratégies qui les aideront à surmonter leurs peurs.
Valider les peurs enfantines, plutôt que de les minimiser
Tu peux te sentir trop occupée, agacée, ou épuisée pour parler à nouveau des zombies, des vampires, ou des sorcières. (« Ce ne sont que des créatures inventées, chéri ! »)
Mais les enfants, surtout les plus jeunes, essaient encore de comprendre le monde et de distinguer la réalité de la fiction. Cette distinction est très floue.
C’est notre rôle de rassurer nos petits que certaines menaces ou peurs sont beaucoup moins plausibles que d’autres (ou tout simplement impossibles), mais nous pouvons accompagner ces explications avec une pointe d’empathie aussi.
Plutôt que de rejeter ou minimiser les peurs enfantines, il est plus utile de répondre avec empathie et encouragement.
Adopter un ton empathique ne signifie pas alimenter l’anxiété ou la peur. Cela signifie juste que nous laissons nos enfants savoir que nous comprenons ce que c’est que d’avoir peur. Et que ce n’est pas quelque chose dont il faut avoir honte.
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Offrir du contrôle et de la confiance
Une fois avoir montré de la compréhension et de l’écoute, il est temps de montrer que nous avons confiance en nos enfants pour surmonter leurs peurs.
Les neuroscientifiques et les psychologues s’accordent à dire que si certaines peurs sont innées, beaucoup sont également acquises.
La bonne nouvelle, c’est que cela nous donne plus de contrôle sur nos peurs. Et nous sommes tous d’accord pour dire que disposer de plus de contrôle est un avantage non négligeable.
En fait, les enfants qui ont un peu plus de contrôle sur leur vie, que ce soit en prenant quelques décisions appropriées à leur âge au cours de la journée ou en ayant la possibilité d’exprimer leur avis, renforcent leur sentiment d’appartenance et d’importance. C’est un vrai boost de confiance en soi naturel !
Et, comme tu peux l’imaginer, les enfants confiants sont plus aptes à prendre des risques sains et à affronter leurs peurs.
Imaginons que ton enfant de 6 ans vienne te voir après avoir été exposé à quelque chose que sa grande sœur regardait. Il est perturbé et a besoin que tu le réconfortes. Il compte sur toi pour gérer sa peur et le protéger.
C’est naturel, bien sûr. Nous sommes les parents, et nous protégeons nos enfants ! Mais il n’est jamais trop tôt pour introduire à nos enfants des outils qui les aideront à résoudre par eux-mêmes les situations qui les effraient.
Je ne rappellerai pas que le contenu des écrans mérite une attention toute particulière. Mais avec plusieurs enfants, il n’est pas rare que les plus jeunes accèdent à des contenus plus (trop) tôt. Alors, tu peux t’accroupir devant ton enfant de 6 ans et lui dire : « Quand tu vois quelque chose à la télévision qui te dérange, éloigne toi ! » Ou bien, « Rappelle-toi que ce sont des acteurs, et qu’ils font semblant ! »
Bien sûr, toutes les peurs ne sont pas basées sur des choses fictives. Un jour, tu te promènes avec ton enfant et vous croisez une personne agressive dans la rue. Elle a peur, elle ne comprend pas pourquoi cette personne se comporte ainsi. Ces situations comme celles-ci sont aussi une opportunité pour coacher nos enfants sur la résolution de problèmes, ou comment gérer une situation qui lui semble dangereuse.
Car la prochaine fois, tu pourrais ne pas être disponible ou à proximité pour aider. J’ai d’ailleurs eu cette conversation avec Brune récemment. Elle commence à faire des mini sorties en autonomie, comme aller rendre les livres à la bibliothèque en face de la maison. Je lui ai demandé « Que peux-tu faire si tu ne te sens pas en sécurité dans la rue ? »
Elle m’a répondu « courir ». « Et si tu n’as pas la force de courir, que tu as très peur ? ». « Je peux rentrer dans un magasin ». « Oui, c’est une très bonne idée. Tu rentres dans un magasin et tu peux demander un téléphone pour m’appeler ».
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Contrôler l’exposition aux écrans et le contenu des livres
Nous ne pouvons pas contrôler tout ce à quoi nos enfants sont exposés. Même les films et les livres destinés aux enfants ont leur méchant emblématique. C’est une partie de la vie. Pourtant, la majorité des peurs enfantines viennent des livres et des dessins animés qu’ils regardent.
Nous pouvons gérer une grande partie des informations qui passent à travers leurs écrans. Et surtout, ne pas les laisser seuls devant un écran. De cette façon, tu peux davantage appréhender leurs réactions sur le moment. Et à tout moment, éteindre l’écran !
L’objectif ultime n’est pas de garder nos enfants ignorants de tous les maux de la vie réelle. Mais de les exposer progressivement à des dangers potentiels. Cela peut les aider à assembler les pièces d’un monde parfois tragique sans soucis excessifs et des nuits d’insomnie.
Et bien que vaincre la peur soit fantastique, comme Bruce Wayne incarnant Batman pour surmonter sa peur des chauves-souris, l’éliminer complètement n’a pas à être l’objectif ultime. Un peu de peur peut être utile lorsqu’il s’agit de procrastiner avant un examen, de faire du vélo prudemment, et de parler à des inconnus, entre autres.
Nous ne voulons juste pas que la peur soit paralysante. Surtout dans un monde où les enfants signalent une anxiété accrue pour tout, des notes d’examen aux compétitions sportives. Le but est d’aider nos enfants à trouver un équilibre sain.
Avoir des temps de réconfort et de connexion
Les enfants qui se sentent en sécurité, physiquement et mentalement, sont susceptibles de faire face à leurs peurs plus facilement.
Lorsque les enfants sont stressés au moment du coucher et obsédés par leurs peurs nocturnes, le rituel du soir peut leur donner le sentiment d’être « armés », avec un bouclier d’amour. Ils peuvent s’endormir avec moins de difficultés et dormir beaucoup plus paisiblement.
Que leur appréhension du coucher provienne de l’anxiété de séparation, des terreurs nocturnes ou de la peur très commune du noir, intégrer un rituel câlin et de connexion dans les routines du coucher distrait les enfants des pensées effrayantes du type « et si ». Non seulement cela leur procure un immense réconfort, mais cela renforce également leur bien-être et leur confiance en soi.
Ici, nous avons le rituel CALME : Câlin, Affirmations positives, Lumière douce, Mes Moments bonheur de la journée et écouter une histoire.
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Distinguer les peurs réelles des peurs enfantines exagérées
Parfois, les enfants exagèrent leurs peurs pour attirer notre attention. Des tactiques pour retarder l’heure du coucher comme « Peux-tu vérifier encore une fois s’il y a des monstres dans mon placard ? » ou « Est-ce que je peux dormir à côté de toi ce soir, juste pour une fois ? » pourraient être des exemples classiques.
Tu connais ton enfant mieux que quiconque. Tu peux probablement dire si la peur est « fabriquée » ou sincère. Si ce n’est pas le cas, il y a certains signes à surveiller.
Si ta famille a récemment été confrontée à un traumatisme, ou si tes enfants se sentent constamment ou incontrôlablement bouleversés, effrayés ou anxieux, il peut être judicieux de chercher de l’aide. La peur pourrait être situationnelle (et nécessiter toujours de l’attention) ou pourrait indiquer un trouble anxieux sous-jacent ou une phobie.
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Merci Béatrice 🙂