triangle de karpman illustré
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Mais qu’est-ce donc que le concept du triangle de Karpman ? Je l’ai découvert au cours de ma formation de coaching parental. Et je dois dire que ce concept m’a beaucoup questionné. Pourquoi ?

Vous allez le comprendre en lisant la suite…

Définition du triangle de Karpman

Le triangle dramatique, aussi appelé le triangle de Karpman, est un jeu psychologique inconscient regroupant 3 rôles et les relations entre ces rôles. Ce schéma englobe ainsi trois rôles qui sont tellement codifiés et habituels qu’ils semblent naturels.

Dans une relation, si l’une des personnes opte pour l’un de ces rôles, ses réactions sont automatiquement déclenchées. Les partenaires se manipulent et manipulent l’autre en jouant leurs rôles dans ce scénario dramatique.

Ce modèle se compose donc de trois rôles : le persécuteur, la victime et le sauveur. Les personnes impliquées dans ces rôles peuvent interagir de manière répétitive, créant ainsi une dynamique de triangle.

Hmmm … d’accord mais en quoi pouvons-nous lier le concept du triangle de Karpman à la famille et à la relation que nous avons avec notre enfant ?

Prenons un exemple : un enfant qui se comporte mal peut être considéré comme la victime, le parent peut alors se mettre dans le rôle de sauveur en cherchant à le protéger ou à le défendre. Cependant, si le parent commence à se sentir épuisé ou frustré, il peut alors se transformer en persécuteur en punissant ou en critiquant l’enfant.

Vous voyez où je veux en venir ?

Poursuivons avec des exemples concrets !

Les 3 rôles du triangle de Karpman

Comprenez que les 3 rôles de ce triangle dramatique peuvent être endossés à tour de rôle. Chacun sera source de conflits dans tous les cas.

Les 3 rôles du triangle de Karpman :

  • Le rôle de la victime : elle compte sur les autres pour l’aider, pour régler ses problèmes, pour sortir de son mal être. Elle s’apitoie, se déresponsabilise et attire l’attention (notamment du sauveur) pour qu’il trouve une solution pour elle. Elle se plaint beaucoup et trouve ça normal car la vie est dure pour elle.
  • Le rôle du persécuteur : il s’impose et donne des leçons. Il décide de tout et peut avoir des propos humiliants et dévalorisants. Il se positionne comme supérieur à la victime. Mais il est en fait apeuré face aux relations avec les autres.  Il libère sa colère et ses pulsions agressives sur la victime. Le persécuteur ne prend que ses besoins en compte. Quand le persécuteur n’est pas une personne physique, cela peut être une maladie, le quotidien, les factures, le travail, le ménage, une addiction …
  • Le rôle du sauveur : il accourt même si on ne lui demande pas pour aider une personne. Le sauveteur place la victime en situation de dépendance et d’incapacité. Il peut aller jusqu’à l’étouffer, pour lui, la victime ne pourrait pas s’en sortir sans lui.

J’ose poser la question : vous reconnaissez-vous dans un de ces rôles ?

Dans le triangle dramatique, la victime est au sommet du triangle, le sauveur en bas à gauche et le persécuteur en bas à droite. La victime, même si elle subit les réactions des deux autres personnages, est le leader du jeu. Car sans elle, le sauveteur ou le persécuteur n’ont pas de raison de se rencontrer.

Je vous propose d’imager ce concept à travers un feu de camp :

  • Le persécuteur est comme la flamme du feu qui brûle et détruit tout sur son passage. La victime est comme le bois qui brûle, incapable de se défendre contre le persécuteur. Le sauveur est comme la personne qui vient ajouter du bois au feu pour l’entretenir, pensant qu’elle aide la victime, mais qui en réalité, maintient le cycle de la destruction.
  • Comme pour un feu de camp, chaque rôle est nécessaire pour alimenter le conflit et maintenir le triangle en mouvement. Pour sortir du triangle de Karpman, il est important de reconnaître les rôles que chacun joue et de s’efforcer de trouver des solutions positives qui mettent fin au cycle destructeur et rétablissent l’équilibre dans la communication.

Le triangle de Karpman transposé dans la parentalié

Venons en au sujet qui nous intéresse vraiment ! Le triangle sauveur, bourreau, victime est (très) facilement transposable dans la parentalité.

L’enfant semble être une victime évidente car il est dépendant d’un adulte pour sa survie et son développement. Le parent endosse ainsi le rôle de persécuteur ou de sauveur (chantage, punitions, compliments, réprimandes, récompenses …)

Le parent persécuteur est particulièrement intolérant et exigeant. Il n’accepte pas les émotions de son enfant, ne lui laisse pas ou peu de liberté et le critique souvent.

« C’est toujours pareil avec toi, tu ne ranges jamais rien ».

« Tu n’arrêtes jamais de râler, tu es insupportable »

« C’est moi qui décide ce qu’on mange, je ne vais pas non plus me faire dire ce que je dois cuisiner par un enfant de 6 ans »

Le parent sauveur lui au contraire sera plutôt laxiste et fera tout pour obtenir l’amour de son enfant. Il ne saura pas poser de cadre et de règles, et laissera son enfant tout choisir.

« Je suis en train de cuisiner, mais oui dis-moi je vais t’aider »

« Que veux-tu dîner ce soir ? » « Pizza » « Ok, et demain ? » « Frites et glaces ». « Ok je m’en occupe mon chéri ».

Un enfant de 4 ans qui enfile son manteau : « Oh attend je vais fermer ton manteau pour toi, c’est trop difficile pour toi, je vais le faire ».

Mais il se peut aussi que le parent se positionne en victime. Le parent victime aura tendance à inverser les rôles et à attendre de ses enfants qu’ils s’occupent de lui, le chouchoute. L’enfant n’aura d’autre choix que d’endosser le rôle de sauveur et sacrifiera ses besoins au profit de celui de son parent.

« Je fais tout pour toi et tu continues de mal me parler »

« Tu ne me rends jamais de service, je demande que tu mettes la table, et tu ne le fais jamais. C’est moi qui dois tout faire dans cette maison ».

Un concept à expliquer aux enfants aussi

Intriguée, perplexe et curieuse, j’ai donc cherché un livre sur ce sujet et plus particulièrement un livre qui m’aiderait à comprendre le triangle de Karpman du point de vue d’un enfant et de ce qu’il pourrait vivre.

Christel Petitcolin dans son livre « Victime, bourreau ou sauveur : comment sortir du piège ? » explique simplement et concrètement le triangle de Karpman, avec des mots que les enfants comprennent  :

  • Le Persécuteur/Bourreau attaque, humilie, donne des ordres. Il considère l’autre comme inférieur.
  • Le Sauveur étouffe. Il propose son aide mais au final apporte généralement une aide inefficace. Il est davantage dans l’assistanat car il se sent supérieur.
  • La Victime se plaint, s’apitoie, agace… Elle cherche constamment de l’aide via le sauveur ou attire l’attention du persécuteur pour conforter sa croyance de se sentir inférieur.

À la lecture de cet article … vous en savez maintenant davantage sur le concept psychologique du triangle de Karpman… Cela vous fait-il réfléchir à certaines réactions ? Reconnaissez-vous un schéma répétitif ?


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4 commentaires

  1. Apolline Leclerc dit :

    Bonjour, Merci pour cet article intéressant. Je souhaiterais initier mes parents à ce concept pour qu’ils puissent comprendre un peu ce qui a pu conditionner ma façon d’être aujourd’hui, mais comment le faire plus subtilement qu’avec le titre du livre de petitcolin? Existe-t-il d’autres livres plus généraux pour démarrer?
    Merci

    1. Bonjour Apolline, peut être un livre sur l’analyse transactionnelle dans lequel les jeux psychologiques sont abordés ? Sinon un podcast. En effet les livres qui traitent de ce sujet ont tous des titres très explicites !

  2. Marjorie dit :

    Très intéressant. Je ne connaissais pas ce concept et je dois dire que cela me perturbe presque. Nos réactions de parents ont parfois un impact que nous ne soupçonnons pas …

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