Cet étrange titre évoque les 5 drivers de l’analyse transactionnelle, un concept établi par le psychologue Taibi Kahler. « Sois fort », « Fais un effort », « Dépêche-toi », « Fais plaisir » et « Sois parfait » synthétisent des schémas de communication ainsi appelés « drivers ».
Ce drivers se développent au fil du temps en réponse à des besoins émotionnels et psychologiques. Ces schémas de communication ont été adoptés et répétés, pour finalement avoir une influence inconsciente sur notre comportement depuis notre enfance.
En effet, chaque individu possède un ou plusieurs drivers dominants, qui peuvent avoir des aspects positifs, mais également des aspects négatifs.
Nous n’en avons généralement pas conscience. Décrivons-les pour vous permettre de les identifier et de gommer les aspects négatifs qu’ils impliquent dans votre relation avec vos enfants.
Driver 1 : sois parfait
Comme son nom l’indique, il s’agit ici d’un besoin de perfection, de la recherche de l’excellence mais aussi d’un besoin important de contrôle. Quand le driver « Sois parfait » est votre driver dominant, cela signifie que vous avez tendance à être très exigeant et critique envers vous-mêmes mais aussi envers les autres.
« Tu as eu la meilleure note j’espère »
« B ce n’est pas assez, tu aurais pu mieux faire »
« Tu as chiffonné ta feuille, ce n’est pas propre, recommence »
Certes, cela peut apprendre la rigueur et la volonté, mais cela peut aussi créer des effets négatifs. En se montrant intolérant face aux erreurs de son enfant, l’enfant développe un sentiment de peur de l’échec. Il peut perdre confiance en lui et craindre le jugement des autres.
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Driver 2 : fais plaisir
Fais plaisir : ce driver se caractérise par la recherche de l’approbation et de la validation des autres. Plaire et tout faire pour être aimé par les autres.
« Allez mange, une cuillère pour moi »
« Tu me feras plaisir si … »
« Je n’ai pas envie que tu y participes »
Ce type de communication peut inhiber l’affirmation de l’enfant, ses besoins, ses envies. Il aura peur de décevoir s’il ne fait pas quelque chose qu’on lui demande et son estime de soi sera faible. D’un autre côté, utiliser à bon escient et tout en interrogeant l’enfant, cela peut encourager le développement de l’empathie et de l’altruisme.
Driver 3 : dépêche-toi
Dépêche-toi : ce driver se caractérise par la pression du temps et le sentiment d’urgence. Tout doit aller vite ! Tout doit être vite fait et bien fait !
« Arrête de trainer»
« Je vais être en retard à cause de toi »
Cela engendre du stress et de l’anxiété. L’organisation du temps est irréaliste et ne correspond pas au rythme de l’enfant. Peut-être que votre enfant sera par conséquent très réactif et toujours à l’heure. Cependant, stress et pression feront aussi partie de son quotidien et à trop grande dose ! S’il s’agit de votre driver dominant, il est important pour vous et votre famille d’apprendre à ralentir le rythme, de profiter de moments zens, non minutés, et de se laisser aller de temps en temps 🙂
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Driver 4 : sois fort
Sois fort : ce driver se caractérise par la réticence à demander de l’aide et à se montrer vulnérable. Il faut se montrer fort et indépendant. Si vous vous reconnaissez, vous admettrez que vous avez du mal à accepter l’aide des autres. Il vous est aussi difficile d’accepter les faiblesses et les manquements de vos enfants.
« Arrête de pleurer comme une fille »
« Sois courageux »
« Il faut bien que tu apprennes »
« À ton âge, je savais déjà faire mes lacets »
Dans ce type de communication, les émotions de l’enfant sont niées, les valeurs compétitives sont au profit des valeurs altruistes et du travail en équipe. L’enfant pourrait développer son leadership et son ambition mais il pourrait aussi ne pas savoir faire équipe et être très rigide face aux autres.
Driver 5 : fais des efforts
Fais des efforts : ce driver se caractérise par l’obsession de l’effort et de la performance.
« Tu devrais travailler plus pour mieux réussir »
« Tout travail implique des efforts, on n’a rien sans rien »
Le parent exerce une pression constante sur l’enfant pour qu’il performe. L’enfant apprend certes la persévérance mais il peut aussi développer un sentiment de honte ou d’incapacité lorsqu’il n’atteint pas les objectifs que son parent lui a mis. Il est sous pression, fatigué, anxieux et ne sait pas apprécier les plaisirs simples de la vie.
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Récapitulatif en tableau
Driver | Description | Exemples |
---|---|---|
Sois parfait | Recherche de perfection et de contrôle | « Tu as eu la meilleure note j’espère » « B ce n’est pas assez, tu aurais pu mieux faire » « Tu as chiffonné ta feuille, recommence » |
Fais plaisir | Recherche de l’approbation et validation des autres | « Allez mange, une cuillère pour moi » « Tu me feras plaisir si … » « Je n’ai pas envie que tu y participes » |
Dépêche-toi | Pression du temps et sentiment d’urgence | « Arrête de trainer » « Je vais être en retard à cause de toi » |
Sois fort | Réticence à demander de l’aide et vulnérabilité | « Arrête de pleurer comme une fille » « Sois courageux » « Il faut bien que tu apprennes » |
Fais des efforts | Obsession de l’effort et de la performance | « Tu devrais travailler plus pour mieux réussir » « Tout travail implique des efforts, on n’a rien sans rien » |
Comment gommer les aspects négatifs de vos drivers dominants ?
Comme expliqué précédemment, nous avons tous 1 ou 2 drivers dominants. Ils ont été développés en réponse à des besoins émotionnels et psychologiques fondamentaux. Ainsi, plutôt que de chercher à éliminer complètement ce driver, il est important de chercher à comprendre les aspects positifs de ce comportement et à travailler sur les aspects négatifs.
Voici quelques étapes à suivre pour vous accompagner :
- Prendre conscience de ses drivers dominants : La première étape pour gérer ses drivers est de prendre conscience de leur existence et de leur influence sur le comportement. Vous pouvez déceler et être attentifs aux moments où vous avez tendance à tomber dans votre driver dominant.
- Chercher l’aspect positif : Il est important de chercher les aspects positifs du driver dominant. Par exemple, si vous avez le driver « sois parfait », il est important de reconnaître le désir de faire les choses bien et d’encourager cet aspect positif.
- Reprogrammer vos messages : entrainez-vous à reformuler vos messages. Par exemple, pour « sois fort », transformez-le en « tu apprends tous les jours », « les erreurs sont OK », « Je suis là si tu as besoin d’aide ». Pour le driver « sois parfait », cela deviendra « je t’aime tel que tu es », « sois fier de toi ».
- Trouver un équilibre : vous ne pourrez pas supprimer vos drivers dominants. Essayer plutôt de chercher un équilibre entre les aspects positifs et négatifs du driver dominant. Par exemple, si votre driver est « fais plaisir », efforcez-vous de dire « non » de temps en temps pour respecter vos propres besoins et limites.
- Pratiquer l’auto-compassion : soyez indulgents avec vous-mêmes. Les changements ne se produiront pas du jour au lendemain. Rappelez-vous que le processus prendra du temps et que vous devez être patient et bienveillant envers vous-même.
Après avoir lu cet article, avez-vous réussi à identifier vos drivers dominants ? Lesquels transmettez-vous inconsciemment à vos enfants ?
Super article, je n’avais pas connaissance de ces drivers! Je me reconnais tellement dans le « Sois parfait » et « Fais des efforts! » Etrangement, je les pratiques beaucoup moins sur mon entourage que sur moi-même. Je ressens beaucoup plus de compassion que d’auto-compassion. 😉 Merci pour ces conseils!
super article ! et oui, ce type de sorties est tellement inconscient …. Bravo de mettre tout cela en lumière !
Merci pour cet article très intéressant ! C’est vraiment le premier pas de se rendre compte de ces phrases qu’on dit par habitude sans sans rendre compte et de l’impact que ça peut avoir. Je ne suis pas encore concerné par la parentalité mais je garde ça de côté 🙂
article très intéressant! c’est un travail que j’adore faire, et je me crée régulièrement des mantras permissifs sur mes drivers un peu trop présents 😉
Même si j’essaie de faire attention, je dois dire que tous ces drivers me parlent. Moi je serais plutôt sur les drivers « Dépêche toi » (car j’ai une vie à 100 milles à l’heure et les enfants là dedans obligés de suivre…) et « Sois parfait » (car je suis perfectionniste et j’aime les choses bien faites). Mais je me soigne ! Merci pour cet éclairage.
Je ne connaissais pas .. en pas tout cas, pas expliqué de cette façon. J’avoue avoir été un peu effrayée au début … ben je suis tous les drivers ! Mais avec un peu de recul, en effet, je perçois la différence entre les aspects négatifs et ce que cela peut apporter de positif. Le tout est de trouver le bon équilibre !
Tout à fait. L’idée est déjà d’observer, et de prendre conscience de toutes ces petites phrases qui peuvent avoir un effet néfaste à la longue.