encourager la coopération des enfants selon la discipline positive
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Est-ce que tu t’es déjà demandée pourquoi tes enfants font ces crazy choses, frustrantes et exaspérantes qui te font perdre la tête ? Comment obtenir moins de comportements agaçants et davantage de coopération ? Avant d’aborder la « correction » des mauvais comportements, nous devons comprendre pourquoi ils se produisent en premier lieu. C’est là que la science et la psychologie entrent en jeu, et notamment les principes de la discipline positive.

La discipline positive, ça te parle ? Celle qui vient des US et qui est à la base de ma formation. C’est le principe d’éduquer avec fermeté et bienveillance. Même si je n’aime pas trop le terme bienveillance, tu comprends l’idée. Pas besoin de choisir entre l’un ou l’autre. Non, il s’agit de trouver la juste autorité qui permet aux enfants de déployer leurs ailes tout en favorisant coopération et autonomie.

Introduction à la discipline positive

La discipline positive est basée sur la philosophie et les enseignements d’Alfred Adler et de Rudolf Dreikurs. Tu as peut être remarqué que je partageais souvent leurs citations ? 🙂

L’encouragement est à l’enfant ce que l’eau est à la plante.” Rudolf Dreikurs

L’approche adlérienne est certainement celle qui m’a le plus apportée dans mon rôle de maman et dans ma relation avec ma fille. Disons qu’elle m’a aidée à poser les principes de base qui étaient importants pour moi : coopération, respect, responsabilité, lien.

Quelques mots sur le Dr. Alfred Adler :

  • Le Dr. Alfred Adler a d’abord collaboré avec Sigmund Freud, mais ils se sont ensuite séparés en raison de désaccords sur ce qui motivait le comportement humain.
  • Tu sais peut-être que Freud pensait que le comportement était principalement motivé par des raisons psycho-sexuelles. Adler, quant à lui, pensait que le comportement était orienté vers un but. Il pensait que que les humains se comportent d’une certaine manière pour atteindre un certain objectif et obtenir le gain associé.
  • Malgré la société dans laquelle il vivait à l’époque, Adler insistait sur le fait que tous les gens, y compris les enfants, méritaient d’être traités avec dignité et respect.

Quelques mots sur la discipline positive par Jane Nelsen :

  • Les grands principes de la discipline positive et des principes adlériens ont été repris, développés et démocratisés par Jane Nelsen.
  • Une approche éducative qui vise à aider les parents, les enseignants et les éducateurs à enseigner aux enfants des compétences sociales et émotionnelles tout en renforçant leur estime de soi et leur autonomie.
  • Elle se base sur l’idée que les enfants ont besoin d’un environnement respectueux, encourageant et positif pour développer leur potentiel et devenir des adultes responsables et épanouis.

Principe 1 : le sentiment d’appartenance et d’importance

Une fois que les besoins physiques fondamentaux de l’enfant en matière de nourriture, de sommeil, de sécurité sont satisfaits, ses deux besoins émotionnels fondamentaux sont de ressentir un sentiment d’appartenance et de valorisation (se sentir utile).

Nous voulons tous faire partie de quelque chose de plus grand que nous, qu’il s’agisse d’un club, d’une famille ou d’ un groupe d’amis. Lorsque nous avons l’impression d’avoir une place dans le monde, nous nous sentons valorisés, importants et utiles.

Ainsi, une grande partie du lien émotionnel dont notre enfant a besoin provient de l’attention positive que nous lui portons. Lorsque nous remplissons de manière proactive le réservoir d’attention de notre enfant, nous répondons à ses besoins émotionnels.

D’autre part, pour satisfaire son besoin d’importance et d’utilité, l’enfant doit se percevoir comme étant capable. Il a besoin d’apporter une contribution significative à la famille. Il doit être capable d’exercer son besoin d’autonomie (adapté à son âge) et de responsabilité.

Après tout, les êtres humains sont nés avec le libre arbitre. Ils sont « câblés » pour être des êtres indépendants et avoir un certain sens du contrôle sur leur propre monde. Un enfant se défendra instinctivement si un adulte tente de le retenir. Un tout-petit tapera du pied et dira : « C’est moi qui le fais » si un parent intervient et prend la relève. Une adolescente agacée lèvera les yeux au ciel ou soupirera bruyamment lorsque le « parent hélicoptère » essaiera de faire de la micro-gestion.

Principe 2 : tout comportement est orienté vers un but

En matière de discipline positive, ce principe est au cœur de la compréhension des comportements de l’enfant . En effet, les enfants n’agissent pas parce qu’ils sont mauvais ou méchants, mais parce que leurs besoins ne sont pas satisfaits.

Tout comportement est orienté vers un but : un gémissement, une interruption, un haussement d’épaule, un soupir, les pleurs… Tous ces comportements ne sont pas aléatoires. Ils font partie de la mission de notre enfant qui consiste à se sentir aimé, important et utile. C’est la nature humaine.

Si nous ne remplissons pas le réservoir d’attention et de pouvoir avec les bonnes choses, alors les enfants utiliseront tous les moyens pour obtenir de l’attention et du pouvoir. Tandis que quand nous comprenons ce que notre enfant veut ou ce dont il a besoin et que nous nous efforçons de répondre à ses besoins d’une manière positive, nous évitons que le mauvais comportement ne se produise en premier lieu.

Principe 3 : un enfant qui se comporte « mal » est un enfant découragé

Un enfant qui se comporte mal est un enfant découragé. Considère un comportement inapproprié comme votre « alerte » : ton enfant te demande de l’aide, mais il ne sait pas comment le faire. Un de ses besoins n’est pas satisfait mais il n’en a pas conscience et surtout il ne sait pas le verbaliser.

Si ton enfant pouvait le verbaliser, cela pourrait ressembler à ceci :

« Maman, je ne me sens pas important en ce moment et j’aimerais avoir un peu de ton attention. J’ai l’impression que tu t’intéresses à tout le monde sauf à moi. »

Ce serait génial non ? Mais ton enfant n’arrive pas à mettre des mots sur ce qu’il ressent alors il se plaint, pleure, s’accroche à toi… Que la réponse de l’adulte soit positive ou négative, il a répondu au besoin d’attention de l’enfant, et le comportement a donc été payant. L’enfant voulait vraiment une attention positive, mais une attention négative vaut mieux que rien du tout.

« Papa, je ne me me sens pas très capable. Tu es toujours en train de me dire ce que je dois faire ou ne pas faire. J’ai l’impression que tu me donnes des ordres toute la journée. Tu prends toutes les décisions et tu ne me laisses même pas la chance d’essayer et d’être autonome. »

Encore une fois, l’enfant n’est pas conscient de ses besoins d’importance et d’utilité. Alors, il argumente chaque demande, répond, t’ignore, ou fait intentionnellement le contraire de ce que tu veux, juste pour prouver que « tu n’es pas mon patron !

Principe 4 : une relation parent – enfant basée sur le respect de chacun

Les besoins de chacun sont sur un même pied d’égalité. Égal ne veut pas dire identique. Par égalité, Adler entendait le fait que tout le monde a droit au respect et à la dignité. Parents et enfants sont égaux en droits et en respect. Une éducation autoritaire niera les besoins des enfants et une éducation laxiste poussera le parent à se plier aux exigences de l’enfant.

À mi-parcours, la discipline positive encourage la mise en place d’un cadre ferme et bienveillant, respectant les besoins de chacun. Les outils proposés reposent notamment sur la communication non violente et l’écoute active.

En créant une relation harmonieuse et respectueuse, Jane Nelsen explique que les enfants seront davantage en mesure de coopérer. Ils se sentiront écoutés, compris et seront encouragés à trouver des solutions.

Principe 5 : l’erreur comme source d’apprentissage

Changer de regard sur l’erreur. Voir l’erreur comme une opportunité d’apprendre pour favoriser confiance en soi et estime de soi !

« Tu t’es trompé ? C’est merveilleux ! » disait Jane Nelsen. 

Tout le monde fait des erreurs ! Et ce sont de magnifiques opportunités d’apprentissage. C’est super mais comment transmettre ce concept à ton enfant ?

Avec l’outil des 3R de la réparation, tu peux transmettre à ton enfant le message suivant : tu t’es trompé mais tu peux apprendre de ça. Voici comment le mettre en pratique :
1- Reconnaître sa part de responsabilité. « Oups, je me suis trompé ».
2- Se Réconcilier (s’excuser, se reconnecter). « Je suis désolé d’avoir… »
3- Résoudre : trouver une solution, seul ou ensemble. « J’ai besoin de ton aide pour … ». « J’aimerais que l’on trouve une solution pour… »

Principe 6 : l’amour et le lien avant tout !

Tu l’auras compris le sentiment de connexion et d’appartenance sont les piliers d’une relation saine et harmonieuse. Nous aimons nos enfants mais le savent-ils ? Les messages d’amour peuvent être offerts de diverses façons. Du temps en tête à tête, des gestes d’affection, des petits mots glissés … À toi d’observer et de choisir ce qui touchera réellement ton enfant.

Mais mon petit doigt me dit, que l’essentiel et l’indispensable, c’est le temps de qualité passé avec ton enfant ! Quand tu remplis le réservoir d’amour de ton enfant, tu limites grandement les comportements qui te déplaisent.

Lors d’une situation difficile, prends le temps de te reconnecter émotionnellement avec ton enfant. Le temps des explications, de la correction du comportement inapproprié, de la communication constructive ne doit venir qu’ensuite, quand les choses se sont apaisées et que chacun est en mesure d’écouter attentivement.

À retenir de la discipline positive

Si je voulais résumer en une phrase la discipline positive

Elle englobe :

  • la compréhension des besoins et des sentiments de l’enfant,
  • l’encouragement à l’autonomie et la coopération,
  • la recherche de solutions plutôt que de punitions,
  • l’importance de la communication non violente et de l’écoute active.

Tips : Pose-toi la question du pourquoi ?

Dans les semaines à venir, face aux comportements « moins que souhaitables », pose-toi la question du POURQUOI.

Pourquoi ce comportement se produit-il ?

Les enfants ne VEULENT pas se comporter mal. Ils attendent de nous que nous les aidions à trouver un meilleur moyen de répondre à leurs besoins.

Ce que nous FAISONS de ces précieuses informations fait toute la différence dans notre manière d’être parent et dans la manière dont nos enfants se développent tout au long de leur enfance et jusqu’à l’âge adulte.


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3 commentaires

  1. Toulemonde dit :

    Oui la discipline positive, qui commence à être décriée parce qu’elle en fait des parents dépassés, repose bien sur ce cadre Bienveillance et fermeté et l’un ne va pas sans l’autre. La bienveillance seule ne peut pas marcher…

  2. Quand on essaie de comprendre un peu mieux l’enfant, quand on l’observe, on arrive à mieux déceler ses besoins et les raisons de son comportement. Merci beaucoup pour votre article très utile pour tous les parents.

  3. Marjorie dit :

    Merci pour ce rappel et ces explications très claires. La discipline positive est souvent mal interprétée … mais là je vous suis totalement !

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